Babet prend son
envol...
Par Nathalie Drevet
Babet, violoniste du groupe Dionysos se lance dans l'aventure de l'album
solo. Elle a déployé ses ailes et pondu un petit bijou nommé « drôle d'oiseau ».
Un album qui porte décidément bien son nom...
Après 10 ans passés au sein du groupe Dionysos, l'envie de faire ses propres
chansons devient une évidence pour Babet. « A l'approche de la trentaine,
certaines femmes ont envie de faire un bébé, moi j'ai eu envie de faire un album
solo ». Comme une parenthèse dans sa vie d'artiste, ce « drôle d'oiseau » ne
lui empêche pas de rester un membre actif du groupe grâce à qui elle a tout
appris. « Les Dionysos pourront toujours compter sur moi pour le live de leur
dernier album ». Mais peut être que l'envie de s'exposer au public a pris le
dessus avec les années. « Avant mon premier concert en solo, je n'avais
jamais dit bonsoir dans un micro ». Et bien c'est chose faite. Et elle ne se
contente pas de saluer son public, elle chante 13 chansons de voyage, de
tendresse, de rencontres, d'amour avec ce regard pétillant et cette voix
touchante qui font toute son authenticité. Pourtant, on l'a compare beaucoup à
Olivia Ruiz par son style, son timbre de voix, son physique. « Au
départ je ne comprenais pas trop ce que l'on nous trouvait en commun mais en
fait il y a bien une ressemblance, ou plutôt une même sensibilité ». Cela
s'explique facilement : Mathias Malzieu des Dionysos a fait le premier
album d'Olivia Ruiz. « C'est comme si il y avait une école Dionysos ! »
s'amuse Babet. En tout cas, Olivia Ruiz et elles font partie de cette nouvelle
génération de femmes qui composent, chantent, et interprètent des morceaux qui
leur ressemble. « Il y a plus de respect vis à vis des femmes maintenant, le
milieu de la chanson est moins macho, on ne fait pas que nous regarder les
fesses ! » Et c'est vrai qu'entre Jeanne Cheral, Mademoiselle K,
Camille, Pauline Croze, ou encore Anaïs, le milieu féminin
de la chanson française a sérieusement gagné en crédibilité.
Dans son spectacle, elle
utilise tour à tour la guitare, sèche et électrique, la batterie, le violon avec
une aisance impressionnante. « Mais l'instrument que je préfère c'est la
voix ». Cette voix, on la devinait avec les onomatopées qu'elle faisait avec
Dionysos, mais on la redécouvre totalement sur « drôle d'oiseau » Parfois
extrêmement aigu, parfois un peu plus grave quand elle adopte l'anglais, son
brin de voix séduit un public de plus en plus nombreux. « Mon public n'est
pas le même que celui que j'ai connu avec Dionysos » Aujourd'hui, de vrais
amoureux de la chanson française viennent l'applaudir. Son public est plus calme
que celui des Dionysos. « Les gens sont assis, c'est une approche et
une énergie totalement différentes ». Mais Babet s'adapte. Elle est
extrêmement perfectionniste, est-ce une qualité ou un défaut ? Peu importe,
c'est en tout cas très touchant. « Mon album a plein de coquilles,
d'imperfections, de défauts, mais finalement tant mieux, il me ressemble
davantage, je ne suis pas parfaite ». Pas parfaite, pas parfaite, il faut le
dire vite... !
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