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09 octobre 2006


 Magic Allan !
 


Photos © Jean-Luc Mège
 

Par Marc Polisson

 

Il avait explosé les scores l'an dernier à Eurexpo... le magicien lyonnais Allan Dickens s'apprête à reprendre la route pour une série de shows à travers la France. Portrait d'un self made man qui a construit sa carrière à la force du poignet...



 

Une longue ligne droite bitumée entre Lyon et Villefranche... J'écrase l'accélérateur pendant que Rocco enfonce ses griffes dans le cuir de ma Mini coupée sport. Rocco ? Un monstre à quatre pattes, version diesel, et propriété du revenant Jacques Haffner qui remplirait l'habitacle à lui tout seul. Notre étrange équipage fait route vers Jassans, une petite commune où se nichent les ateliers du magicien Allan Dickens. Rocco est apparemment ravi de sa sortie. Il en bave de joie sur la chemise de son maître. Ça ne sent pas la rose dans la mini... « Tu trouves ? Je l'ai pourtant lavé hier ! » s'amuse le fleuriste en me lançant son regard si particulier de derrière les lunettes. Les ablutions prennent fin à notre arrivée - sans encombre et sans GPS – dans la zone industrielle. Un long entrepôt anonyme... et à l'intérieur un formidable capharnaüm de 800 m2 avec un atelier secret où personne n'a le droit d'entrer. C'est là qu'officie depuis deux ans la petite troupe d'Allan : trois permanents : son bras droit, Stéphane (responsable commercial), Nadine au secrétariat et Benjamin et David. Tout comme son maître (en affaires) André Rieu, Allan produit lui-même ses spectacles. Sa société qui réalisait un CA de 47 000 € en 2004 devrait atteindre les 800 000 € cette année... sommes engrangés au cours d'une trentaine de spectacles à Lyon, Lille, Strasbourg et Saint Etienne. Les Zénith de Toulouse et de Montpellier complèteront la tournée en 2007.



 

Une jolie réussite acquise à force de ténacité et de courage, bien qu'étant tombé dans la marmite dès son plus jeune âge. Alain pousse ses premiers cris sur la scène d'une clinique du 6ème, rue Duquesne. Papa, magicien professionnel, tient la boutique Séraphin, (rue d'Algérie), maman est danseuse, et les grands parents maternels sont magiciens eux aussi. Les jouets d'Alain sont logiquement ceux du magasin. A 6 ans, il donne son premier spectacle à l'école. Institution qu'il quitte en fin de 3ème pour une école de dessin publicitaire qu'il abandonne au bout de deux ans... Il enchaîne alors les petits boulots (Mc Do, Décathlon,...) et va même jusqu'à monter une pizzeria, rue Constantine. « C'était la misère, je bossais 7 jours sur 7 et vivais sur la mezzanine de la pizzeria, installée au dessus du four ! » se souvient-il en vidant d'un trait son kir champagne. Pour doper l'activité, il fait appel à des magiciens : « Ca ne marchait pas plus !». ça sent le sapin... Alain décide de vendre. Il a 27 ans. « A l'aube de mes trente ans, j'étais à la rue. Mentalement, c'est dur ! ». Vingt ans après avoir abandonné la magie de son enfance, ilc décide de revenir vers ses racines familiales. Par la petite porte. En commençant par animer des anniversaires d'enfants. Quand il ne leur fait pas ses tours de magie, il tourne dans la ville avec ses paquets de prospectus sous le bras.



 

Avec l'argent gagné, Allan conçoit son premier numéro de grande illusion qu'il présente au salon des comités d'entreprise en 1999. Sa présidente, Claire Mourin, lui laisse le stand pour une bouchée de pain. Sur le stand, Allan joue à la perfection les illusionnistes en vendant un spectacle qui n'existe pas encore... Un véritable tour de magie puisqu'il repart avec 400 000 francs de commande, essentiellement des arbres de Noël pour les entreprises ! Avec les 30% d'acomptes versés, il s'offre son premier matériel de professionnel. En trois mois, dans le garage familial, il crée le spectacle avec son frère Jérôme. La machine est lancée. A cette époque, le magicien Jean Régil lui suggère son nom de scène : Allan, puisqu'il se prénomme Alain. « David Copperfield ayant pris le nom d'un héros de Charles Dickens, toi tu vas prendre le nom de l'auteur » lui déclare-t-il. « J'espère que ça te portera chance ! ». Le même Jean Régil a également lancé Dany Lary. C'est peu dire que les relations entre les deux magiciens ne sont pas au beau fixe. L'un passe chez Patrick Sébastien, l'autre pas... « Je ne suis pas vraiment jaloux. L'an dernier j'ai fait 28 000 entrées à Eurexpo. Lui en a fait 200 et a été obligé d'annuler son spectacle ». Parmi les clés du succès d'Allan son entregent et ses rencontres. Celle de Jacques Haffner a été déterminante. Le facétieux fleuriste lui a ouvert son carnet d'adresses fort bien garni ainsi que les portes de l'Hôtel de Ville, du Progrès, et de Lyonpeople... avec des procédés audacieux mais pas toujours très orthodoxes. Et oui, il y a toujours un truc derrière un tour de magie...

 


« Rève » d'Allan Dickens

1, 2 et 3 décembre 2006 au Transbordeur
Réservations : Le Progrès
 


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A suivre, Jacques Haffner : A fleur de peau

 

Allan Dickens
 

 

 

 

 


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