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Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 15 décembre 2003
Bizutage
Perben qui paraissait bien parti pour battre Gégé aux prochaines élections, a
plutôt tendance à battre de l’aile. Il faut dire que le Garde des Sceaux a
du mal à se garder des sots qui se bousculent au portillon pour lui donner
des conseils. A commencer par quelques millonistes désireux de se faire
bien voir. Marie-Chantal Debazeilles n’est pas en reste. Pour un
peu il ferait appel à Batailly ! Inutile de dire qu’avec pareils
consultants désintéressés, le Garde des Sceaux se ramasse régulièrement.
Il s’est fait avoir par Mercier pour la nomination du président du
Sytral. Il se plante avec les vice-présidents de la Courly (on dit que
Buffet qui avait annoncé avec grandiloquence sa démission, serait en
train de faire marche arrière). Les autres ne sont pas prêts du tout à
obéir à Perben. La dernière en date du ministre, je vous la donne en
mille : il souhaite faire figurer sur la liste des Régionales… Danielle
Noir. Bigre, en voilà une idée qu’elle est bonne ! La preuve ? Il n’y
a qu’à voir Collomb en ce moment, il est hilare. Il a cependant un
gros souci. Apparemment, Dassault prendrait la majorité au
Progrès et virerait Chaisemartin. Et le Progrès trop gentil
avec Gégé pourrait changer de cap et rouler pour Perben. Mais pour gagner,
le ministre devra sans doute faire le ménage autour de lui.
Dérapage contrôlé
Dieudonné a une nouvelle fois « dérapé » (comme le dit la presse
bizarrement indulgente et complaisante). Il n’y a pas de dérapage,
l’humoriste si j’ose dire, anti-sioniste déclaré, est solidaire des
Palestiniens et apparemment rêve de transformer nos banlieues en champ de
bataille. Aveuglé par ses certitudes athées, il ne se rend même pas compte
qu’il a glissé de l’anti-sionisme à l’antisémitisme. Brigitte Bardot,
elle, est homophobe. Cela ne vaut pas mieux. Etrangement, Fogiel
monte plus facilement au créneau pour défendre le monde homosexuel que
celui des juifs. Chacun ses combats. Mais, comme on dit, on ne peut pas
plaire à tout le monde.
« Chiennes d’arrière-garde »
Pour avoir voulu donner ce titre à une émission consacrée
aux féministes, Arte s’est retrouvée avec deux procès sur les bras. On l’a
vu avec Dieudonné, il est interdit de dénoncer les juifs extrémistes, les
islamistes sectaires sont également tabous ; les videurs noirs, les corses
mafieux, les homos qui jouent les précieuses importantes sont aussi
intouchables. Heureusement on a le droit de se foutre de la figure des
blondes… et bien sûr du Pape, tête de turc officielle de tout ce qui fait
rire en France. Il faut dire que lui ne fait pas de procès et ne dispose
pas de bombes pour dissuader nos courageux humoristes.
Avant-garde
« Pas sur la bouche » est un film gonflé puisque Alain
Resnais, qui n’est pas à un défi près, s’est permis de filmer une
opérette des années 20. Rien que pour la mise en scène et la brochette
d’acteurs qui se risquent à la chansonnette, le film vaut le détour. On
constate que les années 20 où la femme se libère (et fume déjà beaucoup)
et où l’Art Nouveau se cherche, que les années 20, disais-je ne sont pas
si éloignées que ça des années que nous vivons. Ces deux saillies
extraites du dialogue m’ont fait éclaté de rire. Peut-être vous
dérideront-elle en ces périodes moroses : Un bobo de l’époque conseille
deux spectacles-tendance à l’une de ses amies « Ne ratez pas ça ma
chère, c’est formidable. C’est un merveilleux texte moyenâgeux dit par des
comédiens en costume et sans aucun décor. C’est formidable ! » et
celle-ci : « Courez à l’opéra. Ce sont des ballets lapons qui sont au
programme. La danseuse étoile est un phoque ! » Patrice Béghain,
l’adjoint à la culture appréciera, j’en suis sûr, cet humour.
Les pseudo avant-gardistes de toutes les époques sont toujours aussi
arrogants et toujours aussi ridicules à long terme.
Nouveaux
Deux éditeurs régionaux viennent de sortir deux bouquins
intéressants et qui manquaient dans les bibliothèques. D’abord le très
beau et documenté livre de Vollerin qui évoque « les Nouveaux ».
Ainsi connaît-on mieux les grands peintres lyonnais du milieu du 20è
siècle, les héritiers des «Ziniars » devenus avec le temps les pères des
Sanzistes: Vieilly Chartres, Chancrin, Dumas,
Pelloux, Couty …
La peinture lyonnaise trop souvent passée pour profits et
pertes par des adjoints à la culture qui se la jouent tendance a trouvé
avec Alain Vollerin un formidable héraut.
Les Nouveaux, Alain Vollerin 35 €
8 décembre
L’autre bouquin est édité par Gérald Gambier de « la
Taillanderie » et est consacré à la fête du 8 décembre. De superbes photos
c’est sûr, mais surtout un texte très complet sur les origines et
l’histoire de cette fête d’origine populaire et religieuse devenue
aujourd’hui une manifestation économico-politico-médiatique qui a gagné
sans doute en spectaculaire, mais malheureusement perdu son âme. L’ouvrage
est très abordable puisqu’il ne coûte que 8 €; il reste cependant à éditer
un livre plus ambitieux, plus luxueux, plus riche en images et en
anecdotes. On peut penser que Gérald Gambier ne tardera pas à le sortir.
En attendant, son « 8 décembre » de 2003 fera l’affaire.
8 décembre, La Taillanderie 8 €.
Promesse presque tenue
Marco
m’ayant demandé de ne
pas dire du mal du maire de Lyon… et de la municipalité pour des raisons
que je préfère ne pas connaître, j’espère qu’il tolèrera que je me moque
de cette pauvre Bonniel-Chaslier, l’adjointe verte aux fêtes
carillonnées qui rêve de décentraliser le 8 décembre en créant des mini
événements (mini mais coûteux) écolo-culturels dans les quartiers. Pour ce
faire, elle essaye de supprimer les illuminations des Jacobins, de St
Nizier, des Célestins. Elle fait concevoir un spectacle bidon place
Bellecour (mi DCA – mi rien du tout)… N’empêche, le peuple têtu (mais on
le sait le peuple est tellement stupide qu’il faudrait le changer)
continue de venir en presqu’île. Malgré la grève du métro. L’autre soir
elle était félicitée par Gérard Collomb au cours du pince-fesse
organisé à l’Hôtel de ville. Dans les mêmes louanges on congratulait le
« monsieur de l’EDF » qui sponsorisait ces fêtes. Voir le représentant du
lobby nucléaire et la verte Bonniel-Chaslier jouer « Embrassons-nous
Folleville » avait un côté surréaliste assez plaisant. J’aime beaucoup
tout ce qui est cohérent.
Enfin moi ce que j’en
dis
Justin Calixte
à suivre, la Chronique du 8 décembre
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