Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 1er décembre 2003
Ça plane pour lui
Alain Bideau est aux anges. Non seulement il vient d’être fait
Chevalier (excusez du peu) du Mérite National par le ministre de la
Recherche. Non seulement les colloques de ses « Entretiens Jacques
Cartier » font le plein, non seulement Perben et Barre
*
étaient annoncés pour leur ouverture mais le Tout Lyon dans son dernier numéro
publie sa photo avec pour légende : « Alain Bideau, adjoint aux Travaux et
aux Sports » Voilà qui réjouit notre universitaire qui, tel Jack Lang,
occupe la fonction même lorsqu’il n’y est plus.
Voilà qui a dû attrister Tête et Braillard
qui semblent compter pour du beurre au point d’être oubliés par les
journalistes, pourtant on le sait, tellement rigoureux. A quoi ça sert que
Tête se décarcasse à jouer les procéduriers besogneux et Braillard les
« people » sympas !
A propos de procédure, il semble que Tête ait justement
oublié d’être vigilant avec ses alliés du moment. Serait-ce par peur de ne
plus être en position éligible ? Tête, Voynet. Décidément les Verts
ne sont plus ce qu’ils étaient !
* Alité pour cause de bronchite, l'ancien Premier Ministre
n'a pu se rendre à la cérémonie . le garde des Sceaux était quant à lui
retenu à la fête paroissiale de la Rédemption.(ndlr)
L’info bat de l’aile
Je ne sais pas si comme moi vous avez lu et entendu les
titres emphatiques de la presse quotidienne et de la radio (notamment
RTL et France info) du style : « Les étudiants dans la rue » ou
encore : « Les étudiants refusent le projet de loi Luc Ferry ».
Bref, des titres accrocheurs répétitifs autant que mensongers. Toutes les
heures, en effet, on remettait le couvert. La réalité est très différente…
Seulement une vingtaine d’universités ont fait leur poussée d’acné (sur
plus de 80 campus) Et encore. Tous les étudiants des universités susdites
étaient loin d’être solidaires de leurs grévistes. Si les journalistes
étaient honnêtes, ils écriraient « des » et non pas « les » étudiants… et
mieux ils auraient dû écrire « une minorité d’étudiants est descendue dans
la rue… » Pourquoi tant de malhonnêteté ? Tant d’inconséquence ? Tant de
complicité ? Tant d’approximation ?
(rayez les mentions inutiles ).
Il faudra bien un jour reconnaître que toute réforme sera
impossible dans notre pays tant que nous ne serons pas débarrassés des
gauchistes non repentis qui tiennent encore les manettes de la presse
française et sont suivis par le troupeau de leurs affidés naïfs et
tellement soucieux de penser juste.
Ah ! J’allais oublier : ces manifestations étudiantes
interviennent quelques jours avant les élections étudiantes. Il fallait
bien donner un coup de pouce à l’ UNEF.
Dans le genre mauvaise foi, comment ne pas signaler le titre de Libé après
le fiasco de la dernière manif : « Luc Ferry n’attire pas la foule des
étudiants ». Il fallait oser !
Comme on le voit les méthodes « Chaslot » font
encore florès.
Décollage retardé ?
Dans la dernière enquête du Nouvel Observateur qui
consacre 16 pages à la bagarre Perben-Collomb, entre autres absurdités.
Les auteurs du reportage font croire que Le Progrès diffuse à 400
000 exemplaires alors qu’il se vend à moins de 25 000.
D’ailleurs, le quotidien a fait grève la semaine dernière,
il n’a manqué à personne. Le Progrès, c’est comme les buralistes,
ils peuvent faire grève, tout le monde s’en fout ! Excepté quelques
survivants de la grande canicule.
Si Le Progrès était en grève, ce n’était pas comme
on aurait pu le penser, parce que les journalistes ne supportent pas de
voir un marchand d’armes assurer leur fin de mois mais bien pour contester
les évolutions technologiques nécessaires et pourtant sans cesse
retardées. Le Progrès ne supporte pas le progrès. Toute innovation
est toujours contestée par un syndicat du livre suicidaire.
Malgré ça, le canard est toujours vivant ou plutôt encore en vie (ce n’est
pas pareil). Il doit y avoir un truc !
Enfin, moi ce que j’en dis !
Justin Calixte
à suivre, la Chronique du 17 novembre
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