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Tribune libre à Alain Vollerin
Gégé et la boule de cristal...
Suhr, c'était le nom de mon adjudant-chef à l'armée. Suhr,
comme certain, aimait-il à répéter sans rire, en
se grattant bêtement la nuque d'un air crispé.
Comme, il était drôle. Oui ! Gégé s'ra réélu. Il
en est sûr, comme j'en suis certain.
Dame ! je m'r'frai pas avoir deux fois...Trois ans, avant son
élection, il me le disait déjà, Gégé. Alain,
j'suis le prochain maire. C'est sûr... J'en suis
certain. J'ai pas voulu le croire. J'ai eu bien
tort, faut l'avouer, et que j'expie. D'autres
faisaient courir le bruit que l'Raymond avait
tout arrangé. Et Gégé, dans ces conditions, il
aurait eu bien tort de douter. Ce coup-ci, pas
d'erreur.
Dans la grande maison, sous les lambris dorés, l'autre
jour. Je l'interroge. J'ose. M'sieur le maire
que j'dis. Serez-vous réélu ? En êtes-vous aussi
certain que vous en étiez sûr, l'autre fois ?
Bien entendu qu'il me répond. Là, j'étais sur
l'cul. Bien sûr que j'srai réélu qu'il me répond
mon Gégé...Vrai de vrai...Là, le Gégé, il m'épate.
En voyance, il en connaît un brin. Il a fait ses
preuves.
Faut dire qu'en face, ils sont bien cons, et toujours bien
méchants, et désunis... Bien franchouille
merdouille quoi, la tradition des grattons et
des litrons. Ah ! les beaux intellos... Le Gégé,
il sait s'organiser, lui. Nostradamus, la
franche maçonne, dort dans son ombre. Il est au
chaud le Marat nouveau. Gégé lui, il occupe son
fauteuil avec élégance. Et sa boule de cristal,
elle ignore les défaillances. Alors l'avenir...
Moi, j'y crois plus au hasard... Gégé, il a un
truc, c'est sûr...
Alain Vollerin, le 25 avril 2003
A
suivre, Courrier du cur...
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