D O S S I E R
/ Régionales 2004


 22 mars 2004

REGIONALES 2004
 

Soirée bobo pour Queyranne
 

 

De notre correspondant Arnaud Curt

 

En pleine période de « guerre à l’intelligence », Jean-Jack Queyranne a réuni ses troupes lundi soir au transbordeur. Dans une ambiance bobo-intello, débats et concerts se sont alternés au fil de la soirée avec parmi les têtes d’affiches Benjamin Biolay. Ce dernier a essuyé quelques quolibets durant sa prestation l’obligeant à interrompre le spectacle quelques minutes pour aller bouder dans son coin.



 

Dans la dernière ligne droite avant le premier tour des élections régionales, les initiatives originales se multiplient pour séduire les électeurs. Mais ce soir là, au Transbordeur, la plupart des participants – dont le cancérologue Thierry Philip - savaient depuis belle lurette quelle bulletin ils allaient choisir. Deux looks prédominaient, avec une bonne majorité de trentenaires issues de la génération Bobo, parfaites clones de Justine Levy (la fille de BHL dont le premier roman raconte son histoire d’amour avec le nouveau flirt de Carla Bruni), avec petit pull et jupe noir. Nul ne saura si ces dernières s’étaient déplacées pour l’aura du candidat socialiste ou pour la belle (?) gueule de Benjamin Biolay.



 

Autre style majoritaire, le cliché de l’enseignant barbu, la cinquantaine, arborant fièrement son pantalon en velours vert et sa besace dont la présence devait être motivée par le débat sur l’éducation. L’avenir nous dira si quelques groupies déçus de ne pas être reparti avec le chanteur (venu pourtant sans sa compagne Chiara Mastroianni) se sont consolées avec des représentants de l’Education Nationale.La soirée débuta par un débat sous formes de tables rondes axées autour de trois thèmes cher aux socialistes à savoir la culture, l’éducation et la lutte contre l’extrême droite. Ces débats étaient animés par des figures emblématiques (et médiatiques) du Parti Socialiste comme Malek Boutih (ancien président de SOS Racisme et grand habitué des plateaux du service public de Arlette Chabot à Ardisson) et le professeur Philippe Meirieu. Sur certains points, les discussions houleuses tournaient même à la caricature des partis de gauche made in guignols de l’info. Les 21 h marquèrent le début réel des festivités avec Gérard Collomb en maître de cérémonie pour le discours du candidat aux régionales.



 

Au même moment, l’audience doubla de volume en passant de 400 à environ 1 000 spectateurs, peut-être du à l’imminence du concert de Benjamin Biolay. En effet, la soirée semblait plutôt une bonne occasion pour les moins impliqués politiquement (peu nombreux) d’assister gratuitement à un concert du leader de la « nouvelle scène française ». On pouvait même intercepter la discussion de jeunes filles pendant les discours : « Quand est-ce que ça commence, je l’adore !» Visiblement ces dernières n’avaient pas du comprendre qu’elles assistaient avant tout à un meeting politique. Chose en revanche fort bien assimilée par quelques puristes qui ont scandé quelques quolibets à l’encontre de Biolay : « Apprends à chanter !  Du rythme ! ». Etant donné la douceur des mélodies, la musique ne parvenait pas à couvrir leurs voix, ce qui obligea le chanteur à interrompre son spectacle pendant une quinzaine minutes afin que l’assistance retrouve son calme ! Pour montrer qu’il n’était pas rancunier (ou par démagogie ?), à l’issue de son spectacle, il a invité une partie du public à chanter avec lui sur scène. Enfin, la soirée a pu se terminer avec un concert d’un groupe plutôt original « Dezoriental » (rien à voir avec l’état des ténors du PS).

 

En cas de défaite aux élections, Jean-Jacques Queyranne pourra toujours se recycler en organisateur de soirées destinées aux bobos !



A suivre, Rhône-Alpes basculera-t-elle à gauche ?
 

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